[Candidature] Albus Winthorp
Posté : lun. 13 mai, 2019 12:11 am
Le vieil homme s'étira en sortant du disque de lumière bleutée. Il atteignait presque deux mètres de haut (Il était persuadé de les avoir dépassé dans sa jeunesse), et pesait presque trois cent livres, même sans son attirail. Un colosse en somme, avec des mains grandes comme des rames et une pilosité blanche abondante (sauf sur le crâne, et depuis longtemps), soigneusement ordonnée. Un regard bleu perçant et un sourire débonnaire finissait de le décrire.
Un vieillard, c'est ainsi qu'on le voyait la plupart du temps. Un vétéran, quand il avait de la chance. Arrivé à l'age avancé de soixante-huit printemps depuis quelques mois, Il avait encore bon pied, bon œil, comme disait l'expression. Et dans son cas, il n'en avait qu'un, d’œil, l'autre ayant été emporté lors de la mise à sac de sa chère Dalaran par un jouvenceau sous influence démoniaque. Il portait presque toujours son armure de cette époque, patinée à force d'être astiquée chaque jour, selon un rituel immuable. Si polie qu'il pouvait s'en servir pour se raser en se regardant dedans, si ajustée qu'il pouvait s'endormir dedans pendant la sieste, si lourde que son vieux dos ne manquait pas de lui rappeler son age chaque fois qu'il l'enlevait...
Oubliant ses rhumatismes, Albus s'étira une fois encore. Une douleur persistait entre ses omoplates, comme à chacune de ses traversées de portail, et comme à chaque fois, son armure le démangeait pile au même endroit.
Je crois que je ne m'y ferai jamais. C'est bien pratique, faut l'avouer, et j'ai plus la santé pour les traversées à répétition en bateau, sans parler du temps, mais tout de même, c'est pas agréable.
Il se demanda un bref instant si les autres mages, enfin surtout ceux de son age, avaient les mêmes difficultés, puis sortit de la salle des portails avec un salut au préposé. Son regard embrassa le port de Boralus, son nez perçut le mélange d'iode et d'essences de bois qui, il fallait se l'avouer, lui avait manqué ces dernières semaines, et ses oreilles s'emplirent des bruits familiers du marché. Après quelques instants, il se mit en route pour les écuries, où sa fidèle Perle l'attendait, aux bons soins de son beau-frère.
Traversant la ville au pas, il repensa à ce qu'il attendait de ceux qu'il allait voir en leur ambassade. Il avait entendu parler d'eux, mais la distance et la politique du coin aidant, rarement en bien. Était-ce une bonne idée d'aller frapper à leur porte en dernier recours ? Ils pourraient s'en sentir offusqués, en admettant qu'ils soient plus intéressés que les Kultirassiens ou l'Alliance, ce qui restait à prouver.
Et après ? Ils t'enverront sur les roses ... enfin les violettes, plutôt, et voilà tout. Il sourit à sa plaisanterie, comme toujours bon public, même pour ses propres blagues, même les plus mauvaises. Allez, tu as passé l'age de stresser pour si peu, comme une promise le soir de ses noces ! Au pire tu leur dira comme aux autres qu'ils ne savent pas ce qu'ils perdent, et tu retournera à ta barque.
L'idée de retrouver sa petite maison dans la rade, avec sa vue imprenable sur Boralus au loin, sa barque de pêche prête à l’accueillir, faillit presque lui faire faire demi-tour sur-le-champs. Presque.Trop longtemps il avait écouté les nouvelles du Nord en se disant que d'autres seraient plus à même de défendre, puis reprendre sa terre natale. Trop longtemps il avait refoulé sa ferveur, son patriotisme derrière les excuses de l'age, du service accompli, du tribut payé à la guerre. Il ouvrit la main droite, regardant sa paume où une boule bleutée commençait à apparaître sur son ordre, puis disparaissait juste comme il le commandait.
Et trop longtemps ce don est resté en sommeil, alors qu'il aurait pu aider tellement de gens si je m'étais posé les bonne questions.... Il fulminait, rageant de son manque de clairvoyance, pestant contre ceux qui avaient nié ce don, à son insu, imaginant ce qu'il aurait pu accomplir... Suffit, vieux machin, ressasser ne t'as jamais aidé, tu le sais bien.
Perle ne bougeait plus depuis un moment déjà. La brave jument sentait quand elle était arrivée là où son vieux maître souhaitait aller, même quand ce dernier hésitait quand à la destination. Perle était... et bien... une perle, bien sûr.
Albus se tenait donc au milieu de la place, tourné vers les portes de l'ambassade de l'Ost Pourpre, regardant sans la voir la bannière claquer au vent, sous le regard interrogateur d'une sentinelle qui commençait à se demander ce que faisait là un vieux soldat en armure.
Il descendit de sa monture, et, après lui avoir flatté l'encolure, la laissa chercher un parterre floral à dévaster. Se tournant vers le garde, il déclara avec un sourire franc:
Bonjour gamin ! Albus Winthorp, sergent de la garde de Dalaran... à la retraite, bien entendu. Pourrait-tu demander à l'un de tes supérieurs de me recevoir un moment ? Faudrait qu'on cause de mon ... "avenir", comme qui dirait, fit-il avec un clin d’œil.
[HRP] J'ai abandonné l'idée de faire un deuxième compte, trop compliqué pour un vieux comme moi qui risque fort d'oublier ses identifiants multiples, alors tant pis pour ça, j’apparaîtrai en tant que Shorlain [HRP]
Un vieillard, c'est ainsi qu'on le voyait la plupart du temps. Un vétéran, quand il avait de la chance. Arrivé à l'age avancé de soixante-huit printemps depuis quelques mois, Il avait encore bon pied, bon œil, comme disait l'expression. Et dans son cas, il n'en avait qu'un, d’œil, l'autre ayant été emporté lors de la mise à sac de sa chère Dalaran par un jouvenceau sous influence démoniaque. Il portait presque toujours son armure de cette époque, patinée à force d'être astiquée chaque jour, selon un rituel immuable. Si polie qu'il pouvait s'en servir pour se raser en se regardant dedans, si ajustée qu'il pouvait s'endormir dedans pendant la sieste, si lourde que son vieux dos ne manquait pas de lui rappeler son age chaque fois qu'il l'enlevait...
Oubliant ses rhumatismes, Albus s'étira une fois encore. Une douleur persistait entre ses omoplates, comme à chacune de ses traversées de portail, et comme à chaque fois, son armure le démangeait pile au même endroit.
Je crois que je ne m'y ferai jamais. C'est bien pratique, faut l'avouer, et j'ai plus la santé pour les traversées à répétition en bateau, sans parler du temps, mais tout de même, c'est pas agréable.
Il se demanda un bref instant si les autres mages, enfin surtout ceux de son age, avaient les mêmes difficultés, puis sortit de la salle des portails avec un salut au préposé. Son regard embrassa le port de Boralus, son nez perçut le mélange d'iode et d'essences de bois qui, il fallait se l'avouer, lui avait manqué ces dernières semaines, et ses oreilles s'emplirent des bruits familiers du marché. Après quelques instants, il se mit en route pour les écuries, où sa fidèle Perle l'attendait, aux bons soins de son beau-frère.
Traversant la ville au pas, il repensa à ce qu'il attendait de ceux qu'il allait voir en leur ambassade. Il avait entendu parler d'eux, mais la distance et la politique du coin aidant, rarement en bien. Était-ce une bonne idée d'aller frapper à leur porte en dernier recours ? Ils pourraient s'en sentir offusqués, en admettant qu'ils soient plus intéressés que les Kultirassiens ou l'Alliance, ce qui restait à prouver.
Et après ? Ils t'enverront sur les roses ... enfin les violettes, plutôt, et voilà tout. Il sourit à sa plaisanterie, comme toujours bon public, même pour ses propres blagues, même les plus mauvaises. Allez, tu as passé l'age de stresser pour si peu, comme une promise le soir de ses noces ! Au pire tu leur dira comme aux autres qu'ils ne savent pas ce qu'ils perdent, et tu retournera à ta barque.
L'idée de retrouver sa petite maison dans la rade, avec sa vue imprenable sur Boralus au loin, sa barque de pêche prête à l’accueillir, faillit presque lui faire faire demi-tour sur-le-champs. Presque.Trop longtemps il avait écouté les nouvelles du Nord en se disant que d'autres seraient plus à même de défendre, puis reprendre sa terre natale. Trop longtemps il avait refoulé sa ferveur, son patriotisme derrière les excuses de l'age, du service accompli, du tribut payé à la guerre. Il ouvrit la main droite, regardant sa paume où une boule bleutée commençait à apparaître sur son ordre, puis disparaissait juste comme il le commandait.
Et trop longtemps ce don est resté en sommeil, alors qu'il aurait pu aider tellement de gens si je m'étais posé les bonne questions.... Il fulminait, rageant de son manque de clairvoyance, pestant contre ceux qui avaient nié ce don, à son insu, imaginant ce qu'il aurait pu accomplir... Suffit, vieux machin, ressasser ne t'as jamais aidé, tu le sais bien.
Perle ne bougeait plus depuis un moment déjà. La brave jument sentait quand elle était arrivée là où son vieux maître souhaitait aller, même quand ce dernier hésitait quand à la destination. Perle était... et bien... une perle, bien sûr.
Albus se tenait donc au milieu de la place, tourné vers les portes de l'ambassade de l'Ost Pourpre, regardant sans la voir la bannière claquer au vent, sous le regard interrogateur d'une sentinelle qui commençait à se demander ce que faisait là un vieux soldat en armure.
Il descendit de sa monture, et, après lui avoir flatté l'encolure, la laissa chercher un parterre floral à dévaster. Se tournant vers le garde, il déclara avec un sourire franc:
Bonjour gamin ! Albus Winthorp, sergent de la garde de Dalaran... à la retraite, bien entendu. Pourrait-tu demander à l'un de tes supérieurs de me recevoir un moment ? Faudrait qu'on cause de mon ... "avenir", comme qui dirait, fit-il avec un clin d’œil.
[HRP] J'ai abandonné l'idée de faire un deuxième compte, trop compliqué pour un vieux comme moi qui risque fort d'oublier ses identifiants multiples, alors tant pis pour ça, j’apparaîtrai en tant que Shorlain [HRP]